Avec l’aide de la Bolivie, Ramsar franchit la barre des 200 millions d’hectares de couverture mondiale
Le Gouvernement de la Bolivie célèbre aujourd'hui la Journée mondiale des zones humides 2013 en inscrivant trois nouvelles et immenses zones humides d'importance internationale se trouvant dans le département de Beni, dans les plaines du nord-est du pays, portant le total de la superficie mondiale couverte par la Convention à 204 797 361 hectares (2 047 973 km2). Les nouvelles inscriptions, qui témoignent de l'engagement solide de la Bolivie envers la conservation des zones humides et la philosophie d'utilisation rationnelle de la Convention de Ramsar, font également passer ce pays de la huitième à la première place en matière de superficie totale inscrite par une Partie. La Bolivie a maintenant 11 sites couvrant 14 842 405 hectares et détrône le Canada qui était, jusqu'à présent, premier avec 13 066 695 hectares.
Depuis l'inscription du premier Site Ramsar, celui de la péninsule de Cobourg, en Australie, le 8 mai 1974, 28 ans se sont écoulés jusqu'à l'inscription du " Complejo de humedales del Abanico del río Pastaza " par le Pérou qui porta la superficie totale couverte par la Convention à100 millions d'hectares, à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, le 5 juin 2002. (Un mois plus tard, le 11 juillet 2002, avec l'inscription par la Bolivie des " Lagos Poopó y Uru Uru " le total mondial passait à 103 millions.) Il a fallu encore un peu plus d'une décennie, à l'occasion de la Journée mondiale des zones humides 2013, pour que la deuxième tranche de 100 millions d'hectares soit inscrite à la Convention de Ramsar, indiquant que le rythme de l'engagement des nations envers la conservation et l'utilisation rationnelle des ressources des zones humides n'a pas faibli et que l'on peut s'en réjouir. Les 164 Parties à la Convention se sont engagées à maintenir les caractéristiques écologiques de près de 2100 zones humides, qui vont de 1 hectare à plus de 6,5 millions et comprennent des marais et des fagnes, des oasis dans les zones arides, des tourbières et des vasières intertidales, des récifs coralliens, des cours d'eau et des lacs.
La Bolivie célèbre aujourd'hui la Journée mondiale des zones humides et s'apprête à annoncer les nouveaux Sites Ramsar; un rapport sur cet événement sera publié sous peu.
Le Site Ramsar du Río Blanco (2 404 916 hectares, 13°37'59"S-63°23'35"O) qui comprend une Zone naturelle de gestion intégrée et une Réserve scientifique, écologique et archéologique, est un réseau vaste et important de plaines alluviales dans le nord-est du pays, avec des forêts amazoniennes inondées représentatives. Le site contient une diversité biologique extrêmement riche - environ 87 espèces de mammifères, 433 espèces d'oiseaux, 61 espèces de reptiles et 436 espèces de poissons répertoriés. Il accueille trois espèces de crocodiliens (Melanosuchus niger, Caiman yacare et Paleosuchus palpebrosus) et 16 espèces d'oiseaux migrateurs comme l'élanion perle Gampsonyx swainsonii, le balbuzard pêcheur Pandion haliaetus, le pluvier bronzé Pluvialis dominica et le bécasseau de Bonaparte Calidris fuscicollis. Il y a 22 espèces menacées de vertébrés parmi lesquelles la loutre géante Pteronura brasiliensis, l'opossum ou sarigue aquatique Chironectes minimus et le tatou géant Priodontes maximus. Le site accueille également plus de 1% de la population totale du cormoran vigua Phalacrocorax brasilianus ainsi que de la loutre géante. Dans le sous-bassin du fleuve Iténez, on peut trouver 436 espèces de poissons, soit environ 60% de toutes les espèces du bassin de l'Amazone. Les pressions de l'exploitation illégale des ressources, en particulier du bois et du poisson, sont considérées comme une menace potentielle.
Le Site Ramsar du Río Matos (1 729 788 ha; 14°48'54"S-66°12'00"O) contient une vaste gamme d'écosystèmes avec des plaines alluviales récentes, des cours d'eau, des lacs et des marais, généralement représentatifs des forêts inondées de l'Amazonie. On y trouve 24 espèces de vertébrés menacées comme la loutre géante Pteronura brasiliensis et l'atèle à tête noire Ateles chamek. Globalement, environ 102 espèces de mammifères, 206 espèces d'oiseaux, 75 espèces de reptiles et 394 espèces de poissons ont été identifiés dans le site où l'on peut aussi observer 17 espèces d'oiseaux migrateurs comme l'élanion perle Gampsonyx swainsonii, le balbuzard pêcheur Pandion haliaetus et la bartramie des champs Bartramia longicauda, entre autres. La communauté de poissons compte 394 espèces dans le bassin du fleuve Marmoré, ce qui correspondrait à 55% des espèces de poissons du bassin de l'Amazone, parmi lesquelles 50 espèces migratrices fréquentant le Site Ramsar.
Le Site Ramsar du Río Yata (2 813 229 ha; 12°18'32"S-66°06'11"O) comprend une très vaste mosaïque d'écosystèmes composée essentiellement de plaines alluviales récentes, de cours d'eau, de lacs et de marais. Situé dans une zone de transition, le site a des caractéristiques uniques du point de vue des processus de formation écosystémiques et de succession végétale. On estime qu'il accueille plus de 50 000 oiseaux d'eau; environ 13 espèces migratrices peuvent être observées dans le site où l'on trouve plus de 1% de la population mondiale du héron garde-bœufs Bubulcus ibis. La communauté de poissons du bassin du fleuve Marmoré compte 394 espèces, représentant 55% des espèces de poissons du bassin de l'Amazone et le site accueille plus de 1% de la population mondiale du boto ou dauphin rose de l'Amazone Inia boliviensis. Il y a aussi 24 espèces menacées de vertébrés, notamment la loutre géante. Comme ailleurs dans le bassin de l'Amazone, l'importance de l'exploitation du caoutchouc génère de graves impacts culturels et socio-environnementaux qui peuvent avoir des effets draconiens sur les peuples autochtones. Le Site Ramsar fait partie de deux réserves naturelles et de l'Área Natural de Manejo Integrado Pampas del Río Yacuma.