Coup de projecteur mondial sur les zones humides du Kurdistan irakien : la ville de Souleimaniye célèbre la Journée mondiale des zones humides
Le changement climatique et la pénurie d’eau ne sont que deux des grands défis auxquels sont confrontées les zones humides d’Irak aujourd’hui. Conscients de l’importance des zones humides pour la biodiversité et les moyens d’existence, des experts, des universitaires et des fonctionnaires se sont réunis à Souleimaniye pour marquer la Journée mondiale des zones humides et étudier les différentes stratégies de conservation.
Le 2 février 2025, l’université de Sulaimani a organisé un symposium sur le thème « Wetlands in Our Future » (Les zones humides dans les années à venir). Le gouverneur Souleimaniye, le docteur Haval Abubakr, y était présent, signe de l’engagement des fonctionnaires locaux au plus haut niveau.
Lors de son allocution d’ouverture, le professeur Kosar Mohammed Ali, président de l’université de Sulaimani, a souligné à quel point les partenariats étaient importants pour renforcer la durabilité environnementale. Il a mis en avant le rôle des zones humides dans le maintien de l’équilibre écologique et a évoqué l’importance des zones humides construites en tant qu’outils de conservation et plateformes éducatives pour les étudiants.
Le symposium fut également l’occasion de diffuser une présentation vidéo sur le projet de zones humides construites de l’université de Sulaimani, réalisé en partenariat avec le PAM. Le docteur Zhino Khalid, directeur du département des sciences de l’environnement, et le docteur Zereen Jamal Ghafour, membre clé de l’équipe technique, ont ensuite présenté leurs perspectives. Leurs interventions se sont intéressées aux aspects scientifiques des zones humides construites, ainsi qu’au rôle qu’elles jouent dans la résolution des défis écologiques en Irak.
Mme Razan Omar, directrice adjointe du département des sciences de l’environnement, a animé une table ronde intitulée « Wetlands for Our Common Future » (Les zones humides pour notre avenir commun), qui a permis d’apporter un éclairage supplémentaire sur la conservation des zones humides. M. William Okayo, représentant du Programme alimentaire mondial et coordinateur « changements climatiques » pour l’Irak, le docteur Karwan Sabah, directeur général des ressources en eau du ministère de l’Agriculture et des Ressources en eau, ainsi que le docteur Ako Rashid, membre de l’équipe technique pour les zones humides construites, de la faculté d’ingénierie de l’université de Sulaimani, figuraient parmi les intervenants.
La discussion a porté sur les écosystèmes des zones humides d’Irak ainsi que sur l’expansion des zones humides construites comme approche durable.
Revenant sur le symposium, Mme Omar a souligné qu’il s’agissait là de la seule initiative en Irak, et dans la région du Kurdistan, officiellement inscrite sur la liste des événements organisés à l’occasion de la Journée mondiale des zones humides. La zone humide construite de l’université de Sulaimani sert, de fait, de modèle de référence important pour relever les défis environnementaux.
L’Irak et la Convention sur les zones humides
Le patrimoine irakien en matière de zones humides comprend plusieurs sites inscrits sur la Liste de Ramsar, notamment les marais de Mésopotamie, un Site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et l’un des systèmes de zones humides les plus importants sur le plan écologique dans la région. Ces marais, autrefois fortement dégradés par un drainage important, ont fait l’objet d’efforts de restauration soutenus avec l’appui d’initiatives nationales et internationales. Partie contractante à la Convention sur les zones humides depuis 2007, l’Irak a pris des mesures pour protéger les écosystèmes de ses zones humides, même si la rareté de l’eau et le changement climatique restent des défis pressants.
Les institutions universitaires peuvent jouer un rôle essentiel pour faire progresser les connaissances environnementales, et l’université de Sulaimani se distingue par ses efforts précurseurs visant à promouvoir la Journée mondiale des zones humides dans le pays. En faisant contribuer la science des zones humides à l’éducation et aux débats politiques, l’Irak continue d’explorer de nouveaux moyens de protéger ces écosystèmes pour les années à venir.