Déclaration de Martha Rojas Urrego, Secrétaire générale de la Convention sur les zones humides à l’occasion de la Journée mondiale des zones humides du 2 février 2020
La biodiversité des zones humides est indispensable à la vie
La vie sur Terre est à la croisée des chemins.
On estime qu’un million d’espèces sont menacées d’extinction.
Et leur disparition annoncée n’est pas un simple fait divers sans incidence sur notre vie quotidienne ou le monde naturel.
En réalité, la perte de biodiversité est une affaire qui nous touche tous, profondément.
Sans biodiversité, nous pouvons oublier nos ambitions de créer un monde meilleur.
Sans biodiversité, nous allons clairement vers un avenir incertain.
La perte de biodiversité reflète la disparition, la dégradation et l’exploitation non durable, sans précédent, des écosystèmes dont nous – et tous les autres êtres vivants – dépendons pour survivre et prospérer.
Les écosystèmes divers et en bonne santé, les zones humides en particulier, sont nos systèmes de survie. Ils nous donnent de quoi boire et manger, et ils sont à la base de notre économie.
Ils offrent de formidables solutions pour lutter contre la pauvreté et les changements climatiques mais aussi protéger la santé et assurer le développement durable en général.
Sauver la biodiversité sous toutes ses formes est désormais aussi urgent que lutter contre les changements climatiques.
2020 marque un tournant dans l’action pour la biodiversité.
À ce jour, nos efforts ont été insuffisants. Les décisions qui seront prises cette année concernant la feuille de route mondiale de la biodiversité doivent donner l’impulsion à un changement de mentalité poussant à une action sans précédent.
Mais nous ne pouvons plus attendre.
La transformation peut commencer dès aujourd’hui, en cette Journée mondiale des zones humides.
Plus aucune zone humide ne doit disparaître – les zones humides sont nos écosystèmes les plus divers et les plus précieux – et nous devons restaurer celles qui ont disparu.
Les zones humides sont aussi bien des rivières que des lacs, des marais ou des tourbières, des mangroves, des récifs coralliens et des estuaires.
C’est ce qui explique que 40% des espèces de la planète vivent ou se reproduisent dans les zones humides.
Source d’eau potable, du riz qui nourrit tous les jours 3 milliards et demi de personnes et d’une grande partie des ressources de la pêche, les zones humides assurent la subsistance d’un être humain sur sept.
Les tourbières et les mangroves sont des puits de carbone efficaces et jouent de ce fait un rôle crucial dans la lutte contre l’urgence climatique qui attise le déclin de la biodiversité.
Les services que rendent les zones humides n’ont pas de prix et sont irremplaçables.
Il est donc surprenant que les zones humides disparaissent plus vite que tout autre écosystème.
Plus de 35% ont disparu en moins de 50 ans.
De plus, 25% des espèces dépendant des zones humides intérieures et 23% des espèces des zones humides marines et côtières sont menacées d’extinction.
Nous pouvons encore éviter une extinction de masse et préserver notre bien-être futur : il n’est pas trop tard.
Mais pour cela, il faut que les zones humides soient au cœur des discussions, des décisions et des actions nationales et mondiales consacrées à la biodiversité en 2020 – et au-delà.
Et surtout, il est temps de reconnaître le rôle vital des zones humides pour la biodiversité – et les solutions qu’elles apportent en matière de changements climatiques et de développement durable.
Il est temps de remplir nos engagements et de faire cesser la perte des zones humides partout dans le monde.
Nous pouvons tracer un avenir positif pour la vie sur Terre.
Un seul chemin s’ouvre à nous.
Prenons-le !