La France inscrit une nouvelle Zone humide d’importance internationale et en agrandit une autre
La France a inscrit sur la liste des zones humides d’importance internationale un nouveau « Site Ramsar » situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et en a étendu un autre dans cette même région.
Les « Marais et tourbières des montagnes du Bugey » (Site n° 2542) couvrent 11 050 hectares et comprennent au total 41 zones humides, traversées du nord au sud par les crêtes du Jura méridional.
Le Site comprend un large éventail de milieux naturels, notamment des forêts, des tourbières, des marais, des prairies sèches, des lacs glaciaires et des étangs. Cette mosaïque de milieux abrite une variété d’habitats dans lesquels vivent nombre de plantes et d’animaux menacés au niveau mondial, national ou régional. Trente-cinq espèces végétales menacées au niveau régional ou national sont présentes, notamment des espèces telles que le liparis de Loesel (Liparis loeselii) et l’iris de Sibérie (Iris sibirica).
Parmi les oiseaux qui fréquentent le Site, 19 espèces figurent sur la Liste rouge de l’UICN et sont menacées au niveau national. La bécassine des marais (Gallinago gallinago), la cigogne noire (Ciconia nigra) et la cigogne blanche (Ciconia ciconia) utilisent le Site comme halte migratoire, tandis que plusieurs espèces de passereaux y nichent. Une importante population d’écrevisses à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), une espèce menacée, vit dans un ruisseau situé au cœur de l’une des zones humides.
Les marais et tourbières des montagnes du Bugey fournissent des services écosystémiques particulièrement importants en ce qui concerne les ressources en eau, le stockage du carbone et les possibilités d’activités récréatives. Des travaux de drainage, l’augmentation du tourisme et le changement climatique ont eu ou ont encore un impact sur ces zones humides. Toutefois, de nombreuses opérations de restauration environnementale ont déjà été menées, contribuant à rétablir certaines fonctions écologiques, et d’autres actions sont prévues.
Le lac du Bourget et les marais de Chautagne ont été inscrits comme Site d’importance internationale (n° 1268) en 2003, principalement pour leur capacité d’accueil de l’avifaune. Une extension de 1 449 hectares permet maintenant d’inclure le marais de Lavours dans le Site qui devient « Lac du Bourget – Marais de Chautagne et de Lavours », créant ainsi un réseau de zones humides écologiquement cohérent et connecté au Rhône.
Le Site étendu présente une richesse et une diversité rares d’espèces et d’habitats naturels, et l’ensemble de ses zones humides constitue une halte migratoire et un lieu de nidification essentiels pour les oiseaux migrateurs qui empruntent le couloir rhodanien entre l’Europe centrale, la Méditerranée et l’Afrique. Le Site accueille d’importantes populations hivernantes et nicheuses de fuligules milouins (Aythya ferina) et de nettes rousses (Netta rufina). La macreuse brune (Melanitta fusca) et le grèbe esclavon (Podiceps auratus), deux espèces vulnérables, y sont également observés.
Quinze espèces végétales menacées au niveau mondial, régional ou national sont présentes sur le Site, ainsi que diverses espèces de mollusques, de poissons, de mammifères et d’insectes mondialement menacés.
Le Site est utilisé pour des activités touristiques ainsi qu’à des fins scientifiques et éducatives. Les marais de Lavours et de Chautagne jouent un rôle important dans le captage et le stockage du carbone, tandis que le lac du Bourget, la plus grande réserve naturelle profonde d’eau douce de France, joue un rôle essentiel dans l’atténuation des risques d’inondation.