La Macédoine du Nord inscrit sa troisième zone humide d’importance internationale
La Macédoine du Nord inscrit le lac d’Ohrid en tant que troisième et plus grand « Site Ramsar » du pays (no 2449 sur la Liste des zones humides d’importance internationale). Le site est à cheval sur la frontière montagneuse qui sépare la Macédoine du Nord de l’Albanie. C’est un bien du patrimoine mondial depuis 1979.
Avec un milieu pauvre en matières nutritives et riche en oxygène, le lac possède un des taux de biodiversité les plus élevés de toutes les masses d’eau intérieures du monde en proportion de sa superficie : il abrite 1200 espèces dont plus de 200 sont endémiques et beaucoup sont protégées telles que le gastéropode d’eau douce Acroloxus macedonicus, la truite d’Ohrid ou belvica Salmo ohridanus et la macreuse brune Melanitta fusca.
Le lac est principalement alimenté par des sources car les précipitations et l’eau du lac Prespa voisin s’infiltrent, dans ce paysage karstique, pour alimenter des cours d’eau souterrains. Chimiquement divers, ces canaux créent des microhabitats particuliers abritant des espèces d’invertébrés uniques au monde. Les conditions riches en oxygène et l’eau claire permettent aux habitats verticaux de descendre jusqu’à 150 mètres de profondeur et de soutenir des taxons endémiques à travers la chaîne alimentaire, du phytoplancton aux poissons prédateurs.
Le site comprend le marais de Studenchishte, sur sa berge orientale, qui possède des marais alcalins filtrant les matières nutritives et des fagnes qui offrent des sites de nidification, des frayères et des zones d’hivernage aux poissons et aux oiseaux. Le marais a diminué à cause des modifications dans l’affectation des sols et de la dégradation de l’habitat, mais il abrite toujours des plantes et des insectes rares au plan national, des invertébrés endémiques et des reptiles et amphibiens protégés.
Les humains se sont installés autour du lac il y a 8000 ans, ce qui en fait un site privilégié pour les recherches paléologiques. Aujourd’hui, le lac fournit de l’eau douce à des centaines de milliers de résidents qui bénéficient aussi de la pêche à la carpe et à la truite d’Ohrid ainsi qu’à une industrie touristique en pleine expansion.