La République du Congo inscrit trois zones humides exceptionnelles sur la Liste des Sites Ramsar
Le Gouvernement du Congo vient d’inscrire, sur la Liste des zones humides d’importance internationale (Sites Ramsar), trois zones humides qui assurent un habitat essentiel à une large gamme d’espèces menacées et remarquables. Il s’agit de la Réserve biologique Loubetsi-Nyanga, des plaines d’inondation Leketi-Mbama et de la zone humide Tchikapika-Owando riche en biodiversité. La République du Congo a désormais, sur son territoire, 13 Sites Ramsar dont la superficie totale couvre près de 137 000 km2. Ces sites apportent une contribution importante à l’économie locale grâce à l’approvisionnement en eau, la pêche et l’agriculture. Ils ont aussi une valeur exceptionnelle pour la biodiversité locale.
Caractérisé par des habitats très divers – forêts-galeries de terres sèches, forêts marécageuses et cours d’eau – Loubetsi-Nyanga est une réserve biologique importante où l’on trouve une flore variée, des macro-invertébrés, des poissons, des reptiles, des oiseaux et des mammifères terrestres. Il sert de refuge à plusieurs espèces remarquables telles que l’éléphant de forêt, le gorille, le chimpanzé, l’hippopotame, la hyène, le léopard et le grand pangolin. Le site abrite aussi le crocodile du Nil, le crocodile à front large et le faux-gavial d’Afrique en danger critique. Les communautés locales qui compteraient 12 500 habitants, sont étroitement tributaires des multiples ressources du site pour l’alimentation, les médicaments, le transport et les produits échangés sur les marchés des villes voisines.
Leketi-Mbama est une zone humide intérieure unique présentant un mélange d’habitats variés tels que des lacs, des marais et des plaines d’inondation. Le site abrite une large gamme d’animaux parmi lesquels le gorille de plaine occidentale en danger critique, le chimpanzé en danger, l’hippopotame vulnérable et l’éléphant d’Afrique vulnérable. Ses prairies flottantes, sa savane et ses forêts marécageuses offrent un havre sûr aux espèces d’oiseaux migrateurs, notamment l’anhinga d’Afrique et la cigogne épiscopale vulnérable. L’agriculture traditionnelle, la pêche, la chasse et la cueillette de produits forestiers non ligneux sont parmi les activités qui ont lieu dans le site.
Tchikapika-Owando est une zone humide riche en biodiversité qui abrite des poissons, des reptiles, des oiseaux, des mammifères et des invertébrés et joue un rôle important dans la régulation hydrologique du bassin du fleuve Congo. On sait que le site abrite une multitude d’espèces de la faune et de la flore, dans ses complexes de savanes herbacées, forêts pluviales et zones rurales particulièrement caractéristiques de la région biogéographique guinéo-congolaise/zambézienne. Parmi les espèces remarquables, on peut citer le léopard, le chevrotain aquatique, l’éléphant de forêt, l’hippopotame, la civette, le chacal à flancs rayés, le gorille occidental en danger critique, des crocodiles, des tortues et des reptiles. La population locale dépend des ressources du site pour ses moyens d’existence : pêche traditionnelle, chasse, agriculture de subsistance, élevage de bétail, cueillette de produits forestiers non ligneux et de plantes médicinales.