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La restauration des zones humides, l’expérience de la République tchèque

30 octobre 2024
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Du 6 au 11 octobre 2024, un cours de formation sur la restauration des cours d’eau et des zones humides a rassemblé des experts et des participants à Hradec Králové, en République tchèque. Ce cours met à profit plus de 30 ans d’expérience dans la formation sur la gestion des zones humides dans les pays d’Europe centrale et orientale (PECO).

Il a été mis en place dans le cadre de l’Initiative pour les zones humides des Carpates de la Convention sur les zones humides. Il a été organisé par l’Autorité du bassin versant de l’Elbe, avec le soutien de Libuše Vlasáková, correspondante nationale (CN) et membre du Comité permanent pour l’Europe de la Convention sur les zones humides, Martina Eiseltová, correspondante nationale de la Convention sur les zones humides pour le Groupe d’évaluation scientifique et technique (GEST), Centre d’études théoriques de l’université Charles et Académie tchèque des sciences, et Michal Vávra, Autorité du bassin versant de l’Elbe.

Une longue tradition de formation sur les zones humides

Le programme de formation sur les zones humides a une longue histoire puisqu’il a commencé avec le Bureau international de recherches sur les oiseaux d’eau et les zones humides (BIROE), au Royaume-Uni, devenu par la suite Wetlands International. Les premiers cours, lancés avec l’appui du WWF et organisés dans plusieurs PECO, étaient axés sur différents aspects de la conservation et de la restauration des zones humides. 

Depuis 1997, la République tchèque prend l’initiative d’organiser ces cours de formation, qui combinent connaissances scientifiques et techniques pratiques de restauration. Les fondements du programme d’écologie des zones humides se trouvent dans la publication de Springer intitulée Restoration of Lakes, Streams, Floodplains, and Bogs in Europe, éditée par Martina Eiseltová.

Des projets concrets de restauration

L’objet de la formation de cette année a été la restauration des cours d’eau, des ruisseaux, des lacs de méandres et des nappes alluviales. Les participants se sont rendus sur des sites gérés par l’Autorité du bassin versant de l’Elbe, notamment des projets de restauration de ruisseaux urbains et de revitalisation de bras morts. Les échanges ont porté sur les débits d’eau, la qualité de l’eau et la biodiversité.

« Le suivi après achèvement des projets durant plusieurs années après la restauration est essentiel pour évaluer les résultats et les avantages des mesures de restauration mises en œuvre » a expliqué Michal Vávra. « Ce suivi n’étant généralement pas financé par le programme de restauration, il a été rendu possible grâce à nos propres efforts. »

La conservation de types particuliers de zones humides

Les étangs piscicoles, construits pour la production de poissons d’eau douce au Moyen-Âge, ont également été mis en avant. Ces lacs artificiels, lorsqu’ils sont gérés de manière rationnelle, contribuent à la biodiversité et à la rétention de l’eau. Ils abritent un large éventail de plantes aquatiques, d’insectes, d’amphibiens et d’oiseaux des zones humides.

Les sablières, créées après l’excavation du sable, jouent un rôle crucial dans l’accueil des oiseaux d’eau migrateurs et hivernants lorsque d’autres plans d’eau peu profonds gèlent.

Dans le cadre de la formation, des visites ont également été organisées dans des prairies humides, des tourbières et des mares restaurées, qui sont indispensables à la conservation d’espèces végétales, d’insectes et d’amphibiens menacés d’extinction. La perte des zones humides reste alarmante dans les PECO et les efforts déployés pour les restaurer sont donc essentiels.

« La restauration des zones humides a toujours été une priorité dans nos cours de formation dans les PECO » a affirmé Martina Eiseltová. « Alors que les premiers cours mettaient l’accent sur l’expertise de l’Europe occidentale, notre pays, la République tchèque, a acquis ces dernières années une vaste expérience en matière de projets de restauration de zones humides qui ont été couronnés de succès. Nous sommes fiers de pouvoir présenter l’expérience tchèque et de la partager avec d’autres ».

Un apprentissage sur le terrain

La formation a réuni 16 participants de la Hongrie, la République tchèque, la Roumanie, la Serbie, la Slovaquie, la Suisse et l’Ukraine. L’une de ses caractéristiques est l’accent mis sur le travail sur le terrain et l’apprentissage pratique.

« La majeure partie du temps, les participants se sont rendus sur le terrain pour voir des projets concrets de restauration et apprendre auprès des experts qui les ont mis en œuvre. C’est ce qui fait la force de cette formation » a souligné Flore Lafaye de Micheaux, conseillère principale pour l’Europe à la Convention sur les zones humides.

Les participants ont également présenté leurs propres projets de restauration, ce qui a favorisé de précieux échanges de connaissances et d’idées. 

Les organisateurs prévoient de proposer la formation de nouveau en septembre ou octobre 2025. La dégradation des zones humides étant toujours un problème critique dans les PECO, cette offre de formation contribuent à doter les experts des connaissances et des outils nécessaires à la restauration et à la protection de ces écosystèmes essentiels.