Le Brésil inscrit sur la Liste de Ramsar certaines des zones humides les plus vastes au monde, depuis le bassin amazonien jusqu’aux récifs insulaires
Le Brésil vient d’inscrire sur la Liste de Ramsar trois nouvelles zones humides d’importance internationale : le Rio Negro, le plus grand affluent de l’Amazone, l’estuaire de l’Amazone et ses mangroves, l’une des plus vastes formations de mangrove continue au monde, et l’archipel Fernando de Noronha, qui abrite la seule mangrove océanique connue de tout l’Atlantique Sud.
Ces trois nouveaux sites Ramsar s’étendent sur plus de 15,8 millions d’hectares. Suite à ces désignations, le Brésil compte désormais 25 zones humides inscrites sur la Liste des zones humides d’importance internationale pour une superficie totale de plus de 24,6 millions d’hectares, ce qui en fait la Partie contractante affichant la plus grande zone protégée au titre de la Convention de Ramsar.
D’une superficie de plus de 12 millions d’hectares, le Rio Negro (site Ramsar n° 2335) est le plus vaste Site Ramsar au monde. Situé au cœur de l’une des plus grandes forêts tropicales humides préservées de la planète, il comprend plus de 20 unités de conservation et son inscription sur la Liste de Ramsar augmente considérablement la connectivité des aires protégées du Brésil.
D’une riche biodiversité, cette zone humide abrite différentes espèces de mammifères en danger comme la loutre géante d’eau douce, le tamarin bicolore ou l’atèle à ventre blanc, ainsi que des oiseaux menacés à l’échelle mondiale, notamment l’alapi lugubre, et des espèces végétales, dont la noix du Brésil.
Le Site Ramsar de l’estuaire de l’Amazone et ses mangroves (site n° 2337) se situe sur l’archipel de Marajó, à l’embouchure du fleuve Amazone. Il s’agit du plus grand archipel fluvial-maritime de la planète. Le site se compose d’un corridor de 23 unités de conservation d’une superficie de plus de 3,8 millions d’hectares. On trouve sur cette partie de la côte l’une des plus grandes formations de mangrove continue au monde : d’une superficie de 8 900 km², elle s’étend sur 700 km et renferme 70% des mangroves du Brésil.
Cette zone humide joue également un rôle de premier plan pour la connectivité de plusieurs aires protégées, sachant qu’elle est adjacente à plusieurs autres Sites Ramsar : le Parc national du Cabo Orange (site n° 2190), l’Aire de protection environnementale de Baixada Maranhense (site n° 1020), Reentrancias Maranhenses (site n° 640), et le Parque Estadual Marinho do Parcel Manoel Luís (site n° 1021).
Le site et l’ensemble de l’écorégion des bassins côtiers et de l’estuaire de l’Amazone présentent une très grande diversité biologique et une grande importance au niveau international. Une quarantaine d’espèces présentes sur le site sont menacées à l’échelle nationale et mondiale, et 21 autres sont inscrites sur la Liste rouge du Brésil, dont des espèces marines, d’eau douce et terrestres, qu’il s’agisse de mammifères, de reptiles, d’oiseaux ou de poissons.
Situé au Nord-Est du Brésil, l’archipel océanique Fernando de Noronha (site n° 2333) affiche une superficie de 10 927 hectares. Du fait de son isolement, il constitue un refuge pour de nombreuses espèces endémiques depuis plusieurs millénaires. Sur les 28 espèces de corail rencontrées au Brésil, dix se trouvent sur le site, tous stades de développement confondus. On y rencontre aussi de fortes concentrations de dauphins à long bec (Stenella longirostris) et de dauphins tachetés pantropicaux (Stenella attenuata), ainsi qu’une zone où les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) viennent se reproduire et élever leurs baleineaux. Ce site naturel est également classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.