Le lac Kutubu, Papouasie-Nouvelle-Guinée
Le Bureau de la Convention de Ramsar a le plaisir dannoncer linscription de la deuxième zone humide dimportance internationale de Papouasie-Nouvelle-Guinée, le lac Kutubu (4924 hectares) qui est le deuxième lac du pays et, à tous points de vue, lun des plus importants ajouts récents à la Liste de Ramsar. M. Imo Wari, Secrétaire du département de lEnvironnement et de la Conservation, décrit en ces termes le lac Kutubu: «Un lac deau douce, dans un paysage karstique calcaire, sur les hauts plateaux méridionaux de Papouasie-Nouvelle-Guinée [à 800 mètres au-dessus du niveau de la mer]. On y trouve au moins 10 espèces de poissons endémiques: le nouveau Critère Ramsar No 4 (entre autres) sapplique donc au site. Les limites du site correspondent à celles de lAire de gestion de la faune sauvage du lac Kutubu et cette inscription jouit de lappui des propriétaires autochtones qui tirent une part essentielle de leur subsistance des zones humides. Le site comprend environ 1000 hectares de forêts marécageuses, type de zone humide qui suscite des inquiétudes au niveau international depuis les incendies qui ont dévasté lIndonésie lannée dernière. Une bonne partie du bassin versant du lac qui est encore essentiellement couvert de forêts tropicales de haute altitude se trouve à lintérieur du site.»
Le taux dendémisme extraordinaire du lac (10 des 14 espèces de poissons que lon y trouve sont endémiques du lac lui-même) est supérieur à celui de tout autre lac de la région australo-néo-guinéenne. La Fiche descriptive Ramsar (FDR) mentionne que le lac Kutubu se trouve dans une des régions les plus inaccessibles du pays où lon ne pouvait arriver, récemment encore, que par aéronef léger ou à pied. La mise en valeur du pétrole et du gaz dans la région a ouvert laccès par la construction de liens routiers et la mise en place de vols réguliers. Les activités de tourisme, de loisirs, déducation et de recherche, de production agricole et de pâturage, dutilisation de leau et de production des pêcheries sont peu développées la zone humide est à létat primitif et le potentiel quelle offre, pour ces activités, est élevé. Toutes les terres du bassin versant du lac Kutubu sont régies par le droit coutumier. La FDR, compilée par le personnel du Projet de conservation et de développement intégré de Kikori (projet du WWF-États-Unis) mentionne que deux groupes culturels/linguistiques principaux vivent dans la région les Foe qui sont environ 2500, occupent une douzaine de villages sur les berges du lac et les Fasu qui sont largement dispersés à louest et au sud-ouest du lac possèdent les terres où se trouvent les champs de pétrole. Les villages du bord du lac pratiquent surtout une agriculture vivrière et cultivent le sagoutier dont la fécule (sagou) assure 75% de lalimentation. Plusieurs tentatives dintroduction de cultures de rapport telles que le cacao et le café ont eu lieu mais sans grand succès en raison des moyens de transport limités. Avec lamélioration des transports, une augmentation de limmigration dans la région pourrait porter préjudice aux caractéristiques écologiques du site.
Linscription du site a été préparée grâce à lassistance financière du Fonds Ramsar de petites subventions et coordonnée par Roger Jaensch, administrateur du Programme Océanie de Wetlands International-Asie-Pacifique. Avec lAire de gestion de la faune sauvage de Tonda, les deux sites Ramsar de Papouasie-Nouvelle-Guinée couvrent ensemble 594 924 hectares tandis que les 935 sites inscrits à la Convention, dans le monde entier, ont, ensemble, une superficie de 69 864 955 hectares.