Le lac Pyu, nouvelle zone humide d’importance internationale au Myanmar
Le Myanmar inscrit le lac Pyu sur la Liste des zones humides d’importance internationale. Septième « site Ramsar » du pays (no 2533 sur la « Liste de Ramsar »), il a été construit au XIe siècle comme réservoir pour assurer l’irrigation dans la partie sud-ouest de la ville de Mandalay. Il se situe aujourd’hui dans une zone périurbaine de la municipalité de Tada-U.
Au fil de la succession écologique, il a acquis une écologie similaire à celle d’une zone humide : fortement influencé par la mousson tropicale, il s’agit aujourd’hui d’un lac d’eau douce permanent représentatif de l’écorégion de la forêt décidue humide de l’Irrawaddy. Ses communautés de plantes aquatiques, dominées par des colonies de massettes (typha) et des grappes denses de nénuphars (Ottelia cordata), offrent un habitat à près de 60 espèces d’oiseaux d’eau, dont le vulnérable fuligule milouin (Aythya ferina) et quatre autres espèces menacées au niveau mondial.
Depuis que d’autres zones humides voisines, comme le Banaw Inn et le lac Paleik, se sont asséchées en raison de pratiques agricoles non durables, le site est devenu un lieu important pour les oiseaux hivernants. Il abrite ainsi la dernière population hivernante du Myanmar du fuligule de Baer (Aythya baeri), une espèce en danger critique d’extinction.
Dans les années 1980, le barrage de Kinda sur la rivière Pan Laung a été relié à ce site, ce qui a permis d’atténuer les effets des inondations et des périodes de sécheresse dans la région et d’irriguer plus de 1 560 hectares de terres agricoles environnantes. L’élimination des déchets solides et la sécheresse sont les principales menaces qui pèsent sur ce site.