Le marais de Nariva,Trinité-et-Tobago, est retiré du Registre de Montreux
Le Registre de Montreux a été créé en 1990 en tant que Registre des zones humides se trouvant sur la Liste des zones humides d'importance internationale dont «les caractéristiques écologiques ont connu, connaissent ou sont susceptibles de connaître des modifications» par suite d'évolution technologique, de pollution ou d'autres interférences humaines». La Résolution 5.4 (Kushiro, 1993) a déterminé que le Registre de Montreux devait être utilisé pour identifier des sites prioritaires, méritant des mesures nationales et internationales de conservation. Dans la Résolution VI.1 (Brisbane, 1996), les Parties ont adopté des orientations sur l'ajout et le retrait de sites du Registre de Montreux.
Le marais de Nariva (6234 hectares) qui se trouve à la Trinité-et-Tobago a été inscrit sur la Liste de Ramsar le 21 décembre 1992. En juin 1993, le gouvernement a demandé d'inscrire Nariva au Registre de Montreux car un certain nombre de changements s'étaient produits dans les caractéristiques écologiques: morcellement de la forêt sempervirente et perte de marais herbacés, disparition des eaux libres et intrusion d'eau salée, mauvaise gestion de l'eau pour une riziculture illicite à grande échelle, problèmes de régime foncier et d'installations illicites dans le site, entre autres. En avril-mai 1995, une Mission consultative Ramsar dirigée par Mme Montserrat Carbonell, du Bureau Ramsar, et qui comprenait comme experts invités, Mike McCoy de l'Universidad Nacional du Costa Rica et Lirio Márquez de Porto Rico, a collaboré avec des fonctionnaires de plusieurs ministères et ONG pour fournir un avis expert et remédier à la situation. En novembre 1997, à l'occasion d'une année sabbatique, Dave Pritchard, de la RSPB et de BirdLife International, a étudié la situation à la Trinité-et-Tobago de manière approfondie et a rédigé un rapport dans lequel, entre autres recommandations, il préconisait l'élaboration d'une politique nationale pour les zones humides comme condition préalable à tout progrès. En 1998, une subvention d'urgence du Fonds Ramsar de petites subventions a contribué à la réalisation de travaux d'infrastructure urgents pour venir à bout d'incendies récalcitrants essentiellement causés par la construction de fossés d'irrigation pour la riziculture industrielle illicite.
Décidé à appliquer les nombreuses recommandations de la Mission consultative Ramsar, le gouvernement - et en particulier Nadra Nathai-Gyan de la Section Faune de la Division des forêts - a appliqué la procédure de retrait des sites Ramsar du Registre de Montreux prévue dans la Résolution VI.1. Plusieurs rapports sur les travaux d'infrastructure, l'expulsion de grands établissements agricoles illicites, la réalisation d'une EIE, entre autres initiatives, ont abouti à l'adoption, par le Conseil des ministres, le 11 juillet 2001, de la «Politique nationale et programmes pour la conservation des zones humides de la Trinité-et-Tobago» venant compléter le processus de retrait inscrit dans la Résolution VI.1
Sur recommandation de la Coordonnatrice régionale Ramsar, Margarita Astrálaga, le Secrétaire général est heureux d'annoncer la demande formulée par la Trinité-et-Tobago et a donné instruction de retirer le marais de Nariva du Registre de Montreux, en janvier 2002, lorsque les formalités de retrait ont été terminées. Le Bureau félicite la Trinité-et-Tobago pour tout ce travail positif et forme le voeu que les progrès se poursuivent dans le marais de Nariva et dans les autres zones humides situées sur le territoire national.