Madagascar inscrit cinq nouveaux Sites Ramsar
Madagascar vient d’inscrire cinq nouveaux sites sur la Liste des zones humides d’importance internationale. Le pays possède maintenant 20 Sites Ramsar qui couvrent en tout une superficie de plus de deux millions d’hectares. Les écosystèmes divers fournissent des habitats à une gamme extraordinaire d’espèces endémiques et en danger. La désignation des sites a reçu le soutien du programme global du Fonds mondial pour la Nature (WWF) pour l'eau douce et du WWF Madagascar.
Les Zones humides d’Ambondrobe (Site Ramsar no 2300) sur la côte ouest de Madagascar, sur la plaine de la rivière Manambolo dans la région de Menabe. Il comprend le lac permanent d’Ambondrobe, des lacs satellites temporaires et des écosystèmes de marécages et de forêts de transition.
Le Site accueille environ 10 000 oiseaux d’eau parmi lesquels de très nombreux hérons et aigrettes. C’est une zone de conservation pour des espèces endémiques et en danger comme le héron de Humblot Ardea humbloti, le crabier blanc Ardeola idae et l’ibis malgache Threskiornis bernieri ainsi que le pygargue vocifère Haliaeetus vociferoides et la podocnémide de Madagascar Erymnochelys madagascariensis tous deux en danger critique d’extinction. Parmi les autres espèces endémiques, il y a des lémuriens, des reptiles, des amphibiens et de petits mammifères. Le site abrite une grande population de renards volants de Madagascar Pteropus rufus.
Le plan de gestion du site établit des normes de comportement social afin d’harmoniser les mesures de conservation entre les communautés locales et de veiller au respect des mesures réglementaires en donnant le pouvoir aux communautés d’appliquer des sanctions.
Les Zones humides de l’Onilahy (Site Ramsar no 2304) couvrent 75 kilomètres du cours inférieur de la rivière Onilahy et comprennent des vallées adjacentes, des rivières et canaux, lacs, marais et marécages ainsi que des forêts galeries du plateau de Mahafaly et du plateau de Belomotra, de chaque côté de la rivière.
Le Site offer des habitats clés à toute une gamme d’espèces animals : 27 mammifères sont décrits, notamment six lémuriens endémiques tels que Lemur catta et Propithecus verreauxi qui sont en danger; 56 espèces de reptiles, y compris des crocodiles, des amphibiens et deux espèces de tortues d’eau douce; 79 espèces d’oiseaux avec notamment le crabier blanc Ardeola idae et le héron de Humblot Ardea humbloti en danger; ainsi que l’espèce récemment décrite, Allenbatrachus meridionalis, qui est un poisson à nageoires rayonnées.
Les zones humides sont directement menacées par l’expansion de l’agriculture et indirectement par la production de charbon de bois en amont, facteur d’érosion. Le WWF a soutenu la création de l’aire protégée et a aidé les communautés locales dépendant des ressources à identifier des moyens d’existence durables de rechange.
L’archipel de Barren (Site Ramsar n° 2303) s’étend entre 15 et 65 kilomètres au sud ouest de la ville de Maintirano, dans le canal de Mozambique, à moins de 500 km de la côte d’Afrique de l’Est. Il se compose d’un complexe de récifs étendu, de vastes régions d’herbiers marins, de forêts de mangroves, de marais estuariens, de dunes côtières et de forêts denses semi humides. Toute la gamme des habitats préservés, en bonne santé et productifs soutient des écosystèmes exceptionnellement riches comprenant 39 genres de coraux et 150 espèces de poissons.
Le site abrite cinq espèces d’oiseaux menacées telles que le pygargue vocifère Haliaeetus vociferoides en danger critique d’extinction, et le héron de Humblot Ardea humbloti et la sarcelle de Bernier Anas bernieri en danger. Il y a aussi cinq espèces de tortues marines menacées, huit espèces de requins menacées, le cœlacanthe Latimeria chalumnae en danger critique d’extinction, 13 espèces de dauphins et le dugong vulnérable ainsi que plusieurs espèces de baleines et de raies.
L'organisation « Blue ventures » a mis au point un nouveau modèle de gestion des pêches à Madagascar qui respecte les droits de l’homme et protège les zones de pêche de plus de 4000 pêcheurs artisanaux dans le site.
Les Mangroves de Tsiribihina (Site Ramsar n° 2302) se trouvent dans la région de Menabe, le long de la côte, des deux côtés de l’embouchure de la rivière Tsiribihina. Le site comprend des lagons, des bancs de sable, des étendues salées et des vasières, des marais et des terres sèches, et environ 20 000 hectares de forêts de mangroves (8,5% de la superficie des mangroves de Madagascar).
Le site abrite plusieurs espèces rares et menacées de la faune. Les 44 espèces d’oiseaux d’eau répertoriées comptent plus de 40 000 individus et les six espèces d’oiseaux menacées comprennent le pygargue vocifère Haliaeetus vociferoides en danger critique d’extinction, la sarcelle de Bernier Anas bernieri, l’ibis malgache Threskiornis bernieri et le héron de Humblot Ardea humbloti tous trois en danger ainsi que le gravelot à bandeau noir Charadrius thoracicus et la glaréole malgache Glareola ocularis vulnérables. Le site abrite aussi le lémurien Propithecus verreauxi et le renard volant Pteropus rufus, ainsi que la tortue imbriquée Eretmochelys imbricata en danger critique d’extinction. En amont, la déforestation, associée à des glissements de terrain importants de terres alluviales, menace les estuaires et les récifs coralliens de sédimentation. Le site est géré par le WWF Madagascar qui apporte un appui aux communautés locales en matière de développement, afin de garantir un développement durable des ressources.
Le lac Sofia (Site Ramsar n° 2301) dans la région de Sofia, accueille 36 espèces d’oiseaux d’eau dont cinq espèces menacées : le canard de Meller Anas melleri et le crabier blanc Ardeola idae en danger, et la bécassine malgache Gallinago macrodactyla, le râle de Madagascar Rallus madagascariensis et le grèbe malgache Tachybaptus pelzelnii vulnérables. 1144 oiseaux des marais ont été comptés, les trois espèces les plus abondantes étant le râle de Madagascar avec 225 individus, la rousserole de Newton Acrocephalus newtoni avec 209 individus et le crabier chevelu Ardeola ralloides avec 132 individus. Environ 50 espèces de plantes aquatiques et de rivage ont été décrites, groupées en 41 genres et 28 familles.
Les marécages qui entourent le lac ont été transformés en rizières à paddy car la riziculture est la principale activité agricole. Les efforts de conservation comprennent la restauration d’habitats clés et le maintien de leur intégrité.