Quatre nouveaux Sites Ramsar pour le Japon
Récemment, le Gouvernement du Japon a inscrit quatre zones humides d’importance internationale (Sites Ramsar): les zones humides de Yoshigadaira situées près d’un volcan actif, deux vasières soumises à la marée, Hizen Kashima-higata et Higashiyoka-higata, et le lac Hinuma. Le Japon a aussi agrandi le site des récifs coralliens de Keramashoto de 353 hectares à 8290 hectares. Désormais, le Japon a 50 Sites Ramsar sur son territoire.
Les zones humides de Yoshigadaira (site no2233) se trouvent au centre de l’île d’Honshu, sur le flanc nord-est du mont Kusatsu-Shirane, un volcan actif entré huit fois en éruption depuis 30 ans. Le site comprend des landes, des étangs, un lac et un cours d’eau qui se sont formés sur des couches perméables basses, des dépressions et un cratère volcanique. Le site est unique en raison de la température et de l’acidité élevées dues au volcan et aux gaz volcaniques. L’eau du cours d’eau Anajigoku est extrêmement acide (pH 2.6 2.8) et contient du fer et du soufre en abondance mais elle abrite la plus grande communauté d’hépatiques aquatiques d’Asie de l’Est.
Higashiyoka-higata (site no 2234) et Hizen Kashima-higata (site no 2235) sont des vasières sous l’influence de la marée dans la baie d’Ariake. Ces sites ont une importance internationale pour le cycle de vie des oiseaux d’eau migrateurs tels que le bécasseau spatule en danger critique, la petite spatule en danger, le courlis de Sibérie et la mouette de Saunders, tous deux vulnérables.
Au fil des ans, les vastes vasières de la baie d’Ariake ont fait l’objet d’assèchement et de construction de digues. En conséquence, ces Sites Ramsar jouent un rôle de plus en plus important pour la conservation de la biodiversité de la baie. Ils soutiennent également les moyens d’existence des communautés locales ainsi que leurs activités traditionnelles de pêche et récréatives.
Il y a environ 6000 ans, la montée du niveau de la mer sur la côte orientale de l’île d’Honshu a formé une anse, puis le sable apporté par les rivières ayant comblé l’entrée de l’anse, celle-ci est devenue un lac saumâtre, Hinuma (site no2232). À marée haute, l’eau de mer pénètre jusqu’à 10 km à l’intérieur d’Hinuma, par les rivières Naka et Hinuma, et se mélange avec l’eau douce. Hinuma abrite de nombreuses espèces, notamment des espèces en danger au plan national telles que le pygargue de Steller. On peut observer plus de 88 espèces d’oiseaux dans le site d’Hinuma.
Le récif corallien de Keramashoto (site no 1546) se situe dans la préfecture d’Okinawa, au sud du Japon. Inscrit en 2005 sur la Liste de Ramsar avec, à l’origine, une superficie de 353 ha, il a été fortement étendu en 2015 pour passer à 8290 ha. Le Site est d’importance internationale en tant qu’écosystème de récif corallien représentatif de la région biogéographique des îles Ryukyu, ainsi que pour sa biodiversité. Parmi les espèces menacées au plan mondial, il y a la tortue imbriquée en danger critique, la tortue verte et la caouanne toutes deux en danger. Le récif corallien de Keramashoto et les zones environnantes sont parmi les paysages marins les plus beaux du Japon, extrêmement prisés pour l’observation de la nature et le tourisme. Deux villages du voisinage ont élaboré un programme de conservation des récifs coralliens et de promotion de l’utilisation durable des ressources.