Suppression du Parc national du Diawling du Registre de Montreux
Le Secrétariat Ramsar présente ses sincères félicitations au gouvernement de la République de Mauritanie qui a pris les mesures nécessaires en vue de supprimer le Parc national du Diawling (site n° 666) du Registre de Montreux.
Cette plaine d'inondation saline composée de trois lagons côtiers et d'un lac d'eau douce connu sous le nom de réservoir de Diama a été inscrite en 1994 sur la Liste de Ramsar des zones humides d'importance internationale, au titre des critères 1,2 et 3. De nombreuses espèces de mammifères et d’oiseaux dépendent du site pour leur nourrissage.
Différents facteurs ont conduit à l'inscription du site au Registre de Montreux, notamment la non-application de la législation dans les environs du parc où l’expansion des rizières s’est poursuivie, déversant des eaux polluées, et où la population n'a cessé de croître, exerçant une demande élevée sur les ressources d'eau, etc. Toutefois, la principale raison de l'inscription au Registre de Montreux est l'introduction accidentelle de Salvinia molesta et de Typha australis dans le fleuve Sénégal, après inondation d'une ferme avicole. La colonisation des canaux a accru le risque d'eutrophisation et a entraîné un appauvrissement de la biodiversité terrestre et aquatique ainsi que des difficultés croissantes d'approvisionnement d'eau pour les populations locales et leur production alimentaire de subsistance.
Les autorités ont créé un comité national présidé par le Conseiller juridique du ministère de l'Environnement et du Développement rural et comprenant des experts nationaux et internationaux de Ramsar et de la Convention du patrimoine mondial de l'UNESCO ainsi que des représentants du Royal Tropical Institute, etc. Les experts ont été invités à visiter le parc à plusieurs reprises pour évaluer la propagation des espèces exotiques envahissantes et discuter de solutions éventuelles. En 2000, une Mission consultative Ramsar conduite par Patrick Triplet, Anada Tiéga et Dave Pritchard et représentant conjointement la Convention de Ramsar, la Convention du patrimoine mondial et l'UICN-Union internationale pour la conservation de la nature, s'est rendue au Diawling et au Djoudj, au Sénégal, et a recommandé plusieurs solutions possibles.
Il y avait à la fois des solutions de contrôle biologique et de contrôle mécanique. Malheureusement, les méthodes mécaniques n'ont pas eu autant de succès qu'escompté alors que l'utilisation de Cyrtobagous salviniae s'est révélée extrêmement efficace et plusieurs améliorations ont été notées :
- Depuis janvier 2002, on constate une régression de Salvinia molesta dans le site avec des signes visibles de décomposition et d'éradication complète depuis la fin de 2002.
- La faune dépendant du site – par exemple les lièvres, les chacals, les crocodiles du Nil – revient en nombre de plus en plus important, les ressources nécessaires à sa subsistance étant en augmentation.
Grâce aux efforts permanents du comité national et de ses partenaires, on estime que le site ne pourra plus être menacé comme il l’a été. Une fois encore, nous adressons toutes nos félicitations et nous communiquons notre satisfaction au gouvernement de la Mauritanie qui a appliqué les principes de la Convention de Ramsar et fourni ainsi un exemple de meilleure pratique que toutes les Parties contractantes peuvent suivre.
Cynthia Kibata
Assistante du Conseiller pour l'Afrique