
Tracer l’avenir : formation en Camargue à la réalisation des inventaires nationaux des zones humides

Pour protéger une zone humide, il convient dans un premier temps de bien définir son emplacement, son mode de fonctionnement et les menaces qui pèsent sur elle. De fait, face à la pression croissante exercée sur ces écosystèmes par les changements climatiques et les activités anthropiques, prendre des décisions fondées sur des données est plus essentiel que jamais.
Les inventaires nationaux des zones humides sont le socle à partir duquel orienter les politiques et l’action en faveur des zones humides à l’échelle mondiale. Ils contribuent également à la mise en œuvre d’engagements mondiaux tels que les Objectifs de développement durable, les Cibles 1 à 3 du Cadre mondial pour la biodiversité rattaché à la Convention sur la diversité biologique (CDB), la neutralité en matière de dégradation des terres prévue au titre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) ou la lutte contre le changement climatique au titre de l’Accord de Paris.
Une mobilisation mondiale au service de notre avenir commun
Du 10 au 14 février 2025, la Convention sur les zones humides, en collaboration avec l’Observatoire des zones humides méditerranéennes (une initiative MedWet) et la Tour du Valat (Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes), a dispensé le Module 1, en français, du programme de formation à la réalisation des inventaires nationaux des zones humides à Arles, en France. Rassemblant une vingtaine de participants de 10 pays et des formateurs du monde entier, cette formation sur trois ans permet d’approfondir les connaissances, de perfectionner les compétences et d’élaborer des stratégies en matière de réalisation d’inventaires nationaux des zones humides et de sauvegarde de ces écosystèmes fragiles.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du dispositif d’appui à la réalisation des inventaires nationaux des zones humides, qui prévoit des séances de formation à l’international. La version en anglais du Module 1 a été dispensée en septembre 2024 à l’Institut national d’écologie de Seocheon, en République de Corée, en partenariat avec le Bureau des Nations Unies pour le développement durable. Destinés à doter les représentants nationaux d’approches structurées et d’outils de pointe, ces programmes viennent consolider un réseau mondial œuvrant à la réalisation d’un objectif commun : protéger les zones humides pour l’avenir.

En immersion dans les zones humides
Axée sur la mise en place de mesures concrètes, cette formation (qui sera dispensée en espagnol en mai 2025 en Colombie) vise à doter les participants des connaissances et outils pratiques permettant d’amener un véritable changement. Elle leur permet notamment de se familiariser avec des technologies innovantes, qui n’en restent pas moins accessibles, tels que les outils d’observation de la Terre. Au cœur de la philosophie de la Tour du Valat, l’action fondée sur la science joue un rôle déterminant dans les inventaires nationaux des zones humides.
Chaque type de zone humide – zones humides intérieures, côtières et artificielles – a fait l’objet d’une journée entière de formation. Des experts de l’Observatoire des zones humides méditerranéennes, de MedWet, de l’IWMI et de l’Université de Californie à Berkeley ont animé des séances sur l’observation de la Terre, les outils géospatiaux et les données hydrologiques. La Camargue a constitué un cadre propice à des déplacements sur le terrain, ce qui a permis de consolider les connaissances au moyen d’expériences pratiques et d’échanges avec des gestionnaires de zones humides de la région. La splendeur des paysages et le beau temps ont également favorisé la cohésion d’équipe.
Les zones humides au service d’un changement durable
Ce Module 1 constitue le premier volet d’une formation sur trois ans qui vise à produire un impact durable. Une deuxième session en présentiel est prévue l’année prochaine; elle sera complétée par des devoirs, des exposés et des débats en ligne. Au terme de la première semaine de formation, les participants ont indiqué se sentir prêts à entamer la réalisation de leurs propres inventaires nationaux des zones humides. Ils avaient également noué des liens précieux avec des collègues d’autres pays francophones.
Cette formation jette les bases d’inventaires nationaux des zones humides de qualité et d’une collaboration internationale solide. La Convention continue d’aider les États à réaliser ces inventaires afin, d’une part, d’atteindre les objectifs de conservation, d’utilisation rationnelle et de restauration des zones humides et, d’autre part, de contribuer aux efforts déployés à l’échelle mondiale en faveur du développement durable, avec l’aimable concours de différentes organisations partenaires comme la Tour du Valat ou l’Observatoire des zones humides méditerranéennes.