De l’action locale à l’impact mondial : les lauréats des prix Ramsar 2025 pour la conservation des zones humides ont été sélectionnés
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Des rivières polluées aux habitats d’oiseaux menacés, les zones humides font face à des pressions croissantes sur toute notre planète. Mais, partout dans le monde, des citoyens passent à l’action pour protéger et restaurer les zones humides, en s’appuyant sur des méthodes aussi bien traditionnelles qu’innovantes.
Les prix Ramsar 2025 pour la conservation des zones humides récompensent certains des efforts ayant le plus d’impact sur la conservation des zones humides, ainsi que les individus porteurs de ces changements. En 2025, cette neuvième édition des prix Ramsar met à l’honneur des initiatives très variées, qu’il s’agisse d’une technologie permettant de piéger les déchets au Panama, de la conservation citoyenne des oiseaux en Iran, ou de la restauration des zones humides en Bolivie sous l’impulsion des populations autochtones.
Trois lauréats ont été choisis par la 64e réunion du Comité permanent en janvier 2025. Ils recevront chacun le prix spécial Evian offert par Danone, d’une valeur de 10 000 USD, et ils seront mis à l’honneur lors de la 15e session de la Conférence des Parties contractantes (COP15) à Victoria Falls, au Zimbabwe.
Catégorie Innovation : Laura Gonzalez (Panama) – Marea Verde et son système Wanda
Laura Gonzalez, directrice générale de Marea Verde, a reçu le prix Ramsar 2025 pour la conservation des zones humides, catégorie Innovation, pour l’approche révolutionnaire de son organisation en matière de lutte contre la pollution plastique. Le système Wanda repose au cœur du succès de Marea Verde : système fluvial de piégeage des déchets unique en son genre, il a été déployé en 2022 sur la rivière Juan Díaz au Panama.
En un peu plus de deux ans, le système Wanda a évité que plus de 245,000 kg de déchets et de plastiques n’atteignent la baie de Panama, une Zone humide d’importance internationale. Ce système contribue également à la protection des mangroves, des estuaires et des lagunes de la région.
L’action de Marea Verde va bien au-delà de la technologie. Grâce à son centre d’éducation, La Casa de Wanda (LCW), l’organisation implique les communautés dans la gestion de l’environnement et propose une approche holistique en matière de lutte contre la pollution plastique et les déchets – veillant ainsi à ce que les efforts de réduction des déchets soient durables et de grande ampleur.
Marea Verde a été reconnue à l’échelle internationale : l’organisation a notamment reçu une subvention du Benioff Ocean Science Laboratory en 2019, ainsi que le prestigieux prix McNulty en 2023 pour son impact sur la pollution plastique.
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Catégorie Jeunes champions des zones humides : Iman Ebrahimi (Iran) – Avaye Boom Bird Conservation Society
À seulement 21 ans, Iman Ebrahimi a fondé Avaye Boom Bird Conservation Society, une ONG dédiée à la conservation des zones humides en Iran. Aujourd’hui, ses efforts ont touché des milliers de personnes, ce qui lui a valu de se voir décerner le prix Ramsar 2025 pour la conservation des zones humides, catégorie Jeunes champions des zones humides.
Les travaux de M. Ebrahimi ont pour objectif d’encourager les communautés à s’impliquer et de favoriser une bonne gestion de l’environnement dans trois Zones humides d’importance internationale, à savoir celles d’Arjan, de Shidvar et de Gavkhouni. Grâce à Avaye Boom, il a mené six projets dans son pays et formé plus de 4 000 personnes aux pratiques de conservation.
L’une de ses initiatives les plus remarquables a vu le tadorne casarca désigné comme espèce emblématique de la zone humide d’Arjan. Cet oiseau d’eau revêt une grande importance culturelle dans la région et M. Ebrahimi, en axant les efforts de conservation sur cette espèce, a réussi à créer un lien entre la préservation de l’environnement et les traditions locales. Les résultats parlent d’eux-mêmes : les tadornes casarcas ont vu leur population doubler, tandis que les économies locales ont profité d’une augmentation du tourisme ornithologique.
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Prix pour la conservation des zones humides par les peuples autochtones : Dayana Blanco Quiroga (Bolivie) – Restauration du lac Uru Uru
Dayana Blanco Quiroga, leader autochtone bolivienne, s’est vue décerner le prix Ramsar 2025 pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides par les peuples autochtones, en raison du leadership extraordinaire dont elle a fait preuve pour restaurer le lac Uru Uru, une zone humide gravement menacée par la pollution et la dégradation.
Mme Blanco Quiroga s’est engagée en faveur de l’intégration des connaissances autochtones et de la science environnementale moderne, mobilisant sa communauté pour restaurer la biodiversité aquatique du lac. L’une des stratégies clés sur lesquelles elle s’est appuyée consistait à utiliser la totora, une plante indigène connue pour sa capacité à purifier l’eau et à stabiliser les berges. Cette solution fondée sur la nature a revitalisé la vie aquatique tout en renforçant la résilience des communautés locales face au changement climatique.
Ne se contentant pas de restaurer les écosystèmes, elle a donné la priorité à l’autonomisation des femmes et des jeunes de la région, veillant à ce que les efforts de conservation soient inclusifs et durables. Son leadership lui a valu d’être reconnue au niveau international – elle a ainsi été nommée gardienne de la restauration 2024 par le Global Landscapes Forum et a été choisie comme l’une des douze actrices du changement dans le monde des zones humides, une initiative menée par le Secrétariat de la Convention sur les zones humides à l’occasion de la Journée internationale de la femme.
Reconnaître l’excellence lors de la COP15
Créés en 1996, les Prix Ramsar pour la conservation des zones humides récompensent et rendent hommage à des particuliers et des organisations pour leur contribution à la promotion de la conservation et de l’utilisation rationnelle des zones humides.
Ces trois remarquables défenseurs de l’environnement seront mis à l’honneur lors d’une cérémonie de remise des prix pendant la COP15 (23-31 juillet 2025), au cours de laquelle ils partageront les enseignements qu’ils ont tirés de leurs travaux. Leurs efforts nous rappellent que la conservation des zones humides est bien plus qu’une aventure scientifique ou politique : c’est aussi une mission extrêmement personnelle, menée par les communautés, qui exige innovation, engagement et collaboration.
Les succès de Mme Gonzalez, M. Ebrahimi et Mme Blanco Quiroga montrent que, lorsque les individus, les organisations et les communautés autochtones le veulent vraiment, ils peuvent s’unir pour valoriser, protéger et restaurer les zones humides de notre planète.