L’Argentine désigne sa 24e zone humide d’importance internationale

L’Argentine inscrit la Península Mitre (Site Ramsar n° 2557) sur la Liste des zones humides d’importance internationale.

Situé à la pointe la plus méridionale de l’Amérique du Sud, dans la partie orientale, argentine, de la Grande île de la Terre de Feu, le site s’étend sur une superficie de près de 370 000 hectares. On y trouve une grande variété de paysages dont des forêts indigènes de nothofagus, des tourbières de couverture rares et des écosystèmes côtiers et marins, notamment des forêts de laminaires géantes Macrocystis pyrifera et des prairies d’algues brunes Durvillaea antarctica. L’intégralité du site se trouve à l’intérieur de l’Aire naturelle protégée de Península Mitre.

Du fait de sa situation géographique, au confluent des courants océaniques du Pacifique, de l’Atlantique et de la région circumpolaire, le site bénéficie d’un environnement exceptionnel, propice à une riche biodiversité et un niveau d’endémisme élevé. Ses écosystèmes servent de lieux de reproduction et d’abris à de nombreuses espèces. Parmi les espèces d’animaux rares et endémiques qu’ils abritent, citons la loutre du Chili (Lontra provocax) et la loutre de mer (Lontra felina), deux espèces en danger, ou encore le gorfou sauteur (Eudyptes chrysocome), classé vulnérable. Le site abrite également des espèces de plantes endémiques, dont Astelia pumila, Donatia fascicularis et Drosera uniflora.

Cette zone humide joue un rôle crucial dans l’atténuation des effets du changement climatique grâce à ses tourbières et à ses forêts de laminaires, qui fonctionnent comme des puits de carbone naturels. Sa végétation empêche également l’érosion des sols et limite les ruissellements de sédiments dans les cours d’eau et les eaux côtières, ce qui permet de préserver ses écosystèmes. De surcroît, le site abrite des sites archéologiques qui témoignent d’une présence humaine remontant à 6000 ans, ce qui donne de précieuses indications sur la vie des premiers habitants de la région.