Le Congo inscrit trois nouveaux grands sites
Les trois derniers Sites Ramsar inscrits par la République du Congo - Ntokou-Pikounda, Odzala Kokoua et la Vallée du Niari - portent la superficie totale inscrite à la Convention par cette Partie contractante à 11 335 259 pour 10 sites, et la placent en troisième position après le Canada et le Tchad. La préparation de ces nouvelles inscriptions à la Liste a bénéficié d'un appui financier du Programme du WWF International pour les eaux douces.
Mme Ako Charlotte Eyong, Conseillère assistante pour l'Afrique au Secrétariat Ramsar a rédigé de brèves descriptions des nouveaux sites pour la Liste de Ramsar annotée d'après les fiches descriptives soumises avec les lettres d'inscription.
Site Ramsar de Ntokou-Pikounda. 18/09/2012; Sangha, Cuvette; 427 200 ha; 0°10'15''N-16°16'50''E. Un complexe de cours d'eau et de lacs d'eau douce permanents entourés de marais, d'arbres, de buissons et d'étangs. Les types d'habitats divers favorisent une riche diversité biologique comprenant des espèces inscrites sur la Liste rouge de l'UICN telles que l'hippopotame (Hippopotamus amphibius), l'éléphant d'Afrique (Loxodonta africana), le gorille de plaine occidentale (Gorilla gorilla gorilla) et le chimpanzé d'Afrique centrale (Pan troglodytes troglodytes). Le site sert de refuge à plusieurs espèces d'oiseaux d'eau migrateurs et abrite plus de 180 espèces de poissons et plusieurs espèces de plantes de grande valeur économique pour la population locale qui récolte et vend les produits forestiers non ligneux et pratique une agriculture, une pêche et une chasse vivrières. Le site est très important pour le maintien de l'équilibre hydrologique général du bassin du Congo ainsi que pour la recharge de la nappe phréatique. Outre ses valeurs économiques et hydrologiques, il a une grande importance culturelle, historique et religieuse pour les résidents. Il est surtout menacé par des plantes aquatiques exotiques envahissantes, des techniques de pêche destructrices, l'agriculture sur brûlis et le braconnage. Site Ramsar no 2079. FDR la plus récente 2012.
Site Ramsar d'Odzala Kokoua. 18/09/2012; Cuvette-Ouest, Sangha; 1 300 000 ha; 00°56'00"N-14°52'00"E. Parc national. Avec des cours d'eau permanents d'eau douce entourés d'étangs et de forêts très denses sur marécages d'eau douce saisonnièrement inondées, le site se caractérise par des forêts semi-décidues, des forêts marécageuses, des marais salés, des zones arbustives et une riche forêt de savane. La diversité des types forestiers fournit un habitat à de nombreuses espèces telles que le lion (Panthera leo) et le buffle (Syncerus caffer), qui sont des espèces de la savane, et aux primates des forêts comme le chimpanzé (Pan troglodytes) et le gorille de plaine occidentale (Gorilla gorilla gorilla), toutes inscrites sur la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées. Le site abrite 25 familles et plus de 150 espèces de poissons indigènes ainsi que 108 espèces de poissons migrateurs, sans compter 1062 espèces de plantes, dont plusieurs endémiques, généralement récoltées par la population locale qui les consomme et les vend dans les villes voisines. Les principales activités sont l'agriculture, l'aquaculture, la chasse et la cueillette des produits forestiers non ligneux. C'est également un site d'écotourisme et de recherche écologique. Site Ramsar no 2080. FDR la plus récente 2012.
Site Ramsar de la Vallée du Niari. 18/09/2012; Niari; 1 581 000 ha; 03°47'S-12°30'E. Complexe de cours d'eau et de lacs d'eau douce permanents entourés de forêts sur marécages d'eau douce saisonnièrement inondées. Il accueille une riche diversité d'espèces animales et végétales dont plusieurs, telles que l'éléphant d'Afrique (Loxodonta africana), le gorille de plaine occidentale (Gorilla gorilla gorilla) et le chimpanzé (Pan troglodytes), sont inscrites sur la Liste rouge de l'UICN. Il est situé sur la voie de migration de plus de 200 espèces d'oiseaux d'eau et sert de frayère et de zone d'alimentation pour plusieurs espèces de poissons. La recharge des eaux souterraines, la maîtrise des crues, la stabilisation du littoral et le piégeage de sédiments sont ses principales fonctions hydrologiques. Actuellement, des activités d'écotourisme, et en particulier l'observation des oiseaux, sont en plein développement dans le site. Pour les résidents qui dépendent, pour leur subsistance, de la pêche, de la chasse, de l'agriculture et de la cueillette des produits de la forêt, le site revêt aussi une grande importance culturelle. Le site est menacé par l'agriculture itinérante et la coupe de bois. Cette situation est à l'origine de l'élaboration d'un plan de gestion pour réglementer l'exploitation. Site Ramsar no 2081. FDR la plus récente 2012.