Togo a inscrit nouvelles zones humides d'importance internationale
Le Gouvernement togolais a inscrit nouvelles zones humides d'importance internationale, à savoir le vaste bassin de la rivière Oti-Mandouri, au nord du pays, et la totalité de la zone côtière, au sud. Le Togo, qui a adhéré à la Convention en 1995, compte désormais 4 sites Ramsar couvrant une superficie de 1 210 400 hectares.
Comme l'indique Evelyn Parh Moloko, de Ramsar, en se fondant sur les fiches descriptives fournies par les autorités, le bassin versant de l'Oti-Mandouri (425 000 hectares, 10°37'N 000°38'E), une Réserve de faune située dans la Région des Savanes, se compose de plusieurs cours d'eau permanents et temporaires (dont le fleuve Oti et ses affluents), de marais, de forêts-galeries, de broussailles et de savanes arborées et arbustives. Il abrite 27 espèces de mammifères, 37 espèces connues de poissons, ainsi que des crustacés, des mollusques, des oiseaux et des reptiles, entre autres. Outre leur rôle crucial en termes de conservation, certaines espèces vulnérables, telles que l'hippopotame (Hippopotamus amphibius) et l'éléphant d'Afrique (Loxodonta africana), occupent une place importante dans la culture locale. Des espèces végétales telles que le baobab (Adansonia digitata) et une espèce de bois sacré du nom de Togobegue sont vénérées par les populations environnantes. On trouve parmi les principales ressources actuellement exploitées par les habitants le bois de chauffage et de construction, la viande de brousse, le poisson, les mollusques et les crustacés. Toutes sont essentiellement utilisées à des fins de subsistance mais également pour être vendues dans les villages voisins. La présence constante de gardes sur le site contribue à lutter contre la déforestation, le braconnage et l'exploitation non durable des ressources en poissons. Il existe par ailleurs des forêts sacrées où les populations locales pratiquent des rituels communautaires.
Le site des zones humides du littoral du Togo (591 000 ha, 06°34'N 001°25'E) englobe la totalité du littoral du Togo. Il est formé de mangroves naturelles et artificielles composées essentiellement de palétuviers rouges (Rhizophora racemosa) et noirs (Avicennia germinans), de cours d'eau, de lacs, de lagunes, de marais, d'étangs et d'une longue plage de sable. Tous ces écosystèmes côtiers sont d'une grande valeur sur les plans naturel, biologique, écologique et économique et abritent une multitude d'espèces d'oiseaux, de mammifères, de reptiles, de poissons, de mollusques et de crustacés. On y trouve également des espèces menacées d'extinction telles que des tortues de mer (Chelonia mydas, Eretmochelys imbricata, Lepidochelys olivacea et Dermochelys coriacea), le lamantin d'Afrique (Trichechus senegalensis), l'hippopotame, etc. Cette zone contribue à hauteur de 85% à la production de poisson annuelle totale du Togo et joue un rôle important pour le transport des personnes et des marchandises. Sont également prélevés sur le site du bois de chauffage et de construction, des mollusques, des crustacés, de la viande de brousse et des plantes médicinales, et ce à des fins commerciales et de subsistance. Il n'existe à l'heure actuelle aucun plan de gestion du site mais des employés du ministère de l'Environnement et des Ressources forestières luttent contre le braconnage et l'exploitation non durable des forêts. Ce ministère a également élaboré une stratégie sur la gestion des zones humides principalement axée sur les mangroves, qui devrait déboucher sur la préparation d'un plan d'action.
Un projet du Programme mondial pour l'eau douce du WWF International conçu en 2005 a sensiblement contribué au recueil des données en vue de ces inscriptions.