
Laura Gonzalez, Panama
Directrice exécutive de Marea Verde
Biographie
Le parcours de Laura Gonzales a démarré en Amazonie où elle a eu un coup de cœur pour le développement durable lorsqu’elle naviguait au travers de ses sinueux cours d’eau. Économiste de formation, elle a donné vie à sa passion sur trois continents en tant que Directrice exécutive de Marea Verde. Elle lutte contre la pollution plastique dans les cours d’eau du Panama, motivée chaque jour par ses enfants qui lui demandent innocemment : « Quand est-ce que la baie sera enfin propre ? ». Même si l’essentiel de sa carrière tourne autour du développement durable et du capital naturel, son cœur reste attaché aux communautés et aux écosystèmes qu’elle aide, les changements qu’elle suscite étant répercutés bien au-delà des limites du littoral.
Q. Quelle expérience personnelle a façonné ou guidé votre parcours ?
En 2011, j’ai eu l’opportunité de travailler sur le projet « Amazonia Posible y Sostenible » dans le cadre de l’expansion du Parc naturel national de Chiribiquete. Le projet nécessitait une analyse multidimensionnelle de la région avec le point de vue de plus de 10 experts. Parmi les sujets de cette analyse figuraient l’éducation, les cadres juridiques et le développement rural.
Cette expérience a forgé en profondeur ma compréhension du développement en me mettant face à la richesse de ce territoire ainsi qu’à la nécessité de le comprendre au travers de différents prismes. Le projet m’a également donné l'opportunité de visiter l’Amazonie, de naviguer sur ses nombreux fleuves, et de tomber amoureuse du développement durable, ce qui m’a poussée à suivre une carrière dans ce domaine.
Q. Quelle figure marquante a été pour vous une source d'inspiration ? En quoi vous a-t-il/elle particulièrement inspirée ?
J’ai eu la chance d’être influencée de façon positive par plusieurs personnes tout au long de ma carrière. À mes débuts, M. Juan Camillo Cárdenas, professeur à l’Université de Los Andes, m’a enseigné qu’il est indispensable de placer les communautés au centre de mon travail. Il a consacré plusieurs années à travailler sur le modèle économique des communautés côtières du Pacifique, et a réalisé de nombreux travaux approfondis sur les mangroves.
Juan Carlos Ramírez et Olga Lucía Acosta, mes premiers mentors à la CEPALC, m’ont fait confiance dès le début de ma carrière et m’ont donné l’opportunité de travailler au cœur de l’Amazonie. Leur rigueur et leur passion envers le développement social et durable ne cessent de m’inspirer aujourd’hui encore.
Duko Hopman qui dispose d'une remarquable capacité à intégrer des travaux sur le capital naturel et les objectifs 30x30 au cœur d'une industrie comme celle du consulting. En tant que membre de ses équipes, j’ai pu soutenir les gouvernements dans leurs stratégies de conservation de la nature terrestre et marine au niveau national et infranational.
Mirei Endara, la co-fondatrice de Marea Verde, a dédié sa vie à l’environnement au Panama, plus précisément dans la baie de Panama, et elle m’a fait confiance pour prendre la tête de l’organisation.
Et mes enfants, qui m’ont motivé à revenir au secteur non lucratif. Chaque jour, ils me motivent en me demandant quand la baie du Panama sera enfin propre et dépourvue de plastiques.
Q. Dans votre combat pour la conservation des zones humides, quel est le plus grand défi auquel vous ayez été confrontée ? Comment cette expérience a-t-elle affermi votre volonté d’avoir un impact positif ?
Un problème majeur dans la conservation des zones humides concerne la déconnexion qu’il y a entre les personnes, notamment les décideurs politiques, et ces écosystèmes. Comme Baba Dioum l’a si justement dit : « on ne conserve que ce que l’on aime ; on n’aime que ce l’on comprend ; et on ne comprend que ce que l’on nous a enseigné. » . Dans le secteur de l’environnement, nous sommes tous conscients des bénéfices et de l’importance des zones humides en tant qu’écosystèmes stratégiques, mais beaucoup de personnes, y compris des décideurs dans les secteurs public et privé, ne connaissent souvent pas ces écosystèmes, n’ont pas été en contact avec eux, ne les aiment pas et donc, n’y accordent pas d'importance.
Les bénéfices de la conservation sont souvent intangibles et se constatent à long terme, tandis que les décisions liées à la consommation apportent des conséquences et des bénéfices immédiats à court terme. Il est impératif de voir la conservation au-delà des faits, et de nous rapprocher de la nature afin de lui accorder de la valeur.
Q. En tant que femme à l’origine d’importantes avancées, dans quel(s) domaine(s) pensez-vous qu’il faille investir pour accélérer les progrès et donner plus de poids aux actions des femmes en faveur des zones humides ?
Le rôle des femmes dans la conservation est indéniable. Or, bien souvent, ces femmes ne se contentent pas d'être les leaders de ces mouvements qui nécessitent courage, persévérance et engagement, elles ont aussi la responsabilité de leur foyer, prenant soin des enfants, des parents et de leurs proches malades.
Les femmes ont besoin de véritables réseaux de soins et de politiques qui leur offrent plus de souplesse, ainsi que d'un meilleur accès à des services de qualité pour la garde de leurs enfants. Beaucoup de leaders féminines manquent d'une partie, voire de la totalité, de ces conditions. Nous leur demandons de poursuivre le combat et de protéger les écosystèmes, alors même qu’elles n’ont pas ce qu’il faut pour d’abord prendre soin d’elles-mêmes. Il est primordial d'œuvrer à la mise en lumière du lien entre l’économie du soin et le fait de prendre soin de l’environnement.
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