Libuše Vlasáková, Tchèque

Biography 

Libuše Vlasáková a passé plus de deux décennies à façonner la conservation des zones humides à l’échelle mondiale, convaincue que les véritables changements ne peuvent survenir qu’au travers de la collaboration. Inspirée par ses collègues et motivée par son amour de la nature, elle estime qu’en plus d’être des écosystèmes, les zones humides sont aussi une responsabilité partagée qui prospère grâce à la confiance, aux connaissances et à l’action.

Faisant partie des principaux dirigeants du ministère de l’Environnement de République tchèque, elle a joué un rôle clé dans la mise en œuvre de plusieurs accords mondiaux comme la Convention de Ramsar et EUROBATS, nouant des partenariats par-delà les frontières. Passionnée par le partage des connaissances, elle est coauteure du premier ouvrage complet en langue tchèque sur les zones humides, devenu aujourd’hui une référence dans les milieux universitaires.

Q. Quelle expérience personnelle a façonné ou guidé votre parcours ?

Je suis chargée de la mise en œuvre des conventions internationales en matière de conservation de la nature, et je suis convaincue que pour ce faire, la coopération internationale est fondamentale. J’ai pu profiter des avantages de la coopération internationale dès le début de ma carrière au sein du ministère de l’Environnement. 

J’aime rencontrer de nouvelles personnes, découvrir de nouveaux pays, de nouvelles approches en termes de travail, de recherche et de gestion. J’ai la conviction que notre apprentissage se fait en immense partie par le biais de nos propres expériences ainsi que par le partage et l’échange de connaissances. Ce faisant, il ne faut pas seulement montrer les bons exemples, mais dénoncer également les mauvais exemples afin d’en tirer des enseignements.
 

Q. Quelle figure marquante a été pour vous une source d'inspiration ? En quoi vous a-t-il/elle particulièrement inspirée ?

Tous les « peuples des zones humides » en République tchèque et dans d’autres régions du monde m'inspirent beaucoup. J’ai découvert que les peuples vivant dans les zones humides sont tout bonnement formidables : ils aiment la nature, les animaux, les plantes, et ils débordent de connaissances. J’admire beaucoup cela et j’aime travailler avec eux. Je puise sans cesse mon inspiration dans les membres du Comité et du Groupe d’experts Ramsar en République tchèque. Ils sont passionnés par la protection des zones humides et la recherche, ils aiment en apprendre plus sur les différentes approches en matière de protection et de gestion des zones humides dans les pays voisins, et ils sont intéressés par les partages d’expériences. 

Ma collègue et amie, Martina Eiseltová, travaille au sein de Wetlands International, et elle m’a motivé à mettre sur pied des formations. Nous avons commencé à élaborer des cours au niveau national, puis nous avons ouvert ces cours à l’international. Ils rencontrent un grand succès et sont très demandés. Ce travail m’épanouit. J’ai également été inspirée par mon collègue de Slovaquie, Jan Kadlečík. Il était chargé d’un programme similaire et a créé la Carpathian Wetland Initiative. Nous avons commencé à collaborer davantage sur la mise en œuvre de cette initiative qui se poursuit aujourd’hui encore.
 

Q. Dans votre combat pour la conservation des zones humides, quel est le plus grand défi auquel vous ayez été confrontée ? Comment cette expérience a-t-elle affermi votre volonté d’avoir un impact positif ?

Le principal défi rencontré est très certainement le projet de Conservation, de recherche et d’utilisation durable des Zones humides en République tchèque. Il s’agit d’un projet bilatéral tchéco-norvégien que j’ai créé, développé, mis en œuvre, et dont j’étais la responsable de projet. C’était une fabuleuse expérience. Plusieurs organisations ont collaboré dans le cadre de ce projet qui a engendré bon nombre d’importantes contributions et conséquences. 

Mais ce que je chéris le plus, c'est le livre « Wetland - Protection, Research, Wise Use ». J’ai participé à son élaboration aux côtés de Hana Čížková, professeure à l’Université de South Bohemia, et de Jan Květ, docteur au sein de l’Institut de botanique de l’Académie des sciences de République tchèque. Il s’agit du premier livre complet sur les zones humides en langue tchèque. Nous avons même reçu une récompense parce qu’il a été désigné meilleur livre sur les sciences naturelles depuis 2017. Je suis très fière de notre travail et du travail de tous les experts qui ont pris part à la création de ce livre.

Il est également utilisé dans les universités par les étudiants en sciences naturelles, en agriculture et en ingénierie.
 

Q. En tant que femme à l’origine d’importantes avancées, dans quel(s) domaine(s) pensez-vous qu’il faille investir pour accélérer les progrès et donner plus de poids aux actions des femmes en faveur des zones humides ?

Il faut faire confiance aux femmes, les habiliter à agir et les soutenir. Lorsqu’elles disposent du soutien et de la confiance de ceux qui les entourent, elles sont capables de grandes choses. Je pense que les femmes ont des compétences naturelles en matière d'organisation. Elles sont capables de gérer des projets, de diriger des équipes et de travailler en faisant preuve d'un grand engagement. 

D’après moi, c'est quelque chose qui est commun à toutes les femmes, quelle que soit leur nationalité ou leur couleur de peau. Les jeunes femmes sont belles et actives, les femmes mûres sont belles, actives et pleines de sagesse. Elles ont toute le potentiel et la capacité d’accomplir de belles choses.