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Rosa Jalja, Bolivie

Membres fondateurs de Mujeres Unidas en Defensa del Agua

Biographie

Élevée sur les rives du lac Titicaca, Rosa Jalja Gil a peu à peu compris que le lac Titicaca n’est pas qu’une étendue d’eau : il est aussi le symbole de la vie, du souvenir, de l'identité. Elle s'est rendu compte que ce sont les eaux du lac qui font vivre sa communauté, et qu’elles sont devenues de plus en plus polluées au fil des ans. Refusant de rester là sans rien faire, elle est devenue journaliste de radio et activiste, usant de sa voix pour défendre le futur du lac. Faisant partie des membres fondateurs de Mujeres Unidas en Defensa del Agua, elle a encouragé les femmes à restaurer, protéger et militer pour le lac. Grâce à ses récits et ses actions, Rosa contribue à préserver les eaux du lac Titicaca ainsi que la sagesse ancestrale qu’il renferme, afin d’en faire don à ses enfants et aux prochaines générations.

Q. Quelle expérience personnelle a façonné ou guidé votre parcours ?

Depuis toute petite, le lac Titicaca fait partie de ma vie. Je me souviens que Simona, ma tante, cuisinait avec beaucoup d’amour le mauri (Trichomycterus dispar), l’ispi (Orestias ispi) et la truite. Ces moments m’ont appris à chérir et aimer l’eau, le lac Titicaca et tout ce qui s’y trouve. Mais au fil des ans, j'ai commencé à voir les souffrances que le lac subissait : l’eau devenait sale, les poissons devenaient rares et j’en ai éprouvé une grande tristesse. En tant que femme de ma communauté, j’ai décidé que je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Il fallait que je fasse quelque chose pour protéger notre lac, parce que Titicaca n’est pas qu'une étendue d’eau, c'est toute notre vie.
 

Q. Quelle figure marquante a été pour vous une source d'inspiration ? En quoi vous a-t-il/elle particulièrement inspirée ?

Je puise mon inspiration dans les femmes qui travaillent sur le lac. Leur dur labeur et leur dévouement pour prendre soin du lac me motivent énormément. Je suis aussi motivée par le désir de laisser un monde meilleur à mes petites filles et aux générations futures. L’une des actions que nous ne cessons de mener consiste à organiser des campagnes de nettoyage du lac, ce qui nécessite de passer de nombreux appels par la radio. Quand on dit qu’en s’unissant on peut accomplir de grandes choses, la réaction des populations est toujours positive, et c'est ce qui m’encourage plus encore à lutter pour le lac.
 

Q. Dans votre combat pour la conservation des zones humides, quel est le plus grand défi auquel vous ayez été confrontée ? Comment cette expérience a-t-elle affermi votre volonté d’avoir un impact positif ?

L’un des principaux obstacles que nous avons rencontrés concerne le fait que beaucoup de personnes ne comprennent pas que le lac est malade. La pollution et le prélèvement sans distinction des poissons du lac sont en train de tuer son écosystème et cela nous affecte tous, car le lac est notre source de vie. Face à cela, nous avons décidé de nous organiser, d’en apprendre davantage sur les problématiques du lac et de commencer à mesurer son niveau de pollution avec l’aide d'organisations comme la FAO, l’UICN et Agua Sustentable. Cette expérience m’a appris que si nous nous réunissons pour travailler main dans la main, nous serons en mesure de sauver notre lac et de protéger ce que nous aimons tant. C’est un travail difficile, mais nécessaire.
 

Q. En tant que femme à l’origine d’importantes avancées, dans quel(s) domaine(s) pensez-vous qu’il faille investir pour accélérer les progrès et donner plus de poids aux actions des femmes en faveur des zones humides ?

Je pense que nous avons besoin de plus de soutien pour apprendre à prendre soin de l’eau et de l’environnement. Il faut absolument que les femmes aient accès à davantage d’opportunités de formation à la protection des zones humides, pour apprendre comment surveiller l’eau et comment prendre des décisions relatives à nos ressources naturelles. Nous devons également renforcer la collaboration entre la Bolivie et le Pérou puisque le lac Titicaca s’étend sur les deux pays. En partageant nos connaissances et nos efforts, nous serons en mesure d’en faire beaucoup plus. Si les femmes sont préparées et unies, elles peuvent véritablement faire la différence dans la protection de nos ressources naturelles.
 

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Scientifique principale de l’environnement au sein de l’entreprise CL Environmental,

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